La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.
Le rapport Sauvé, celui de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), rendu public le 5 octobre, donne à voir – de nos yeux brouillés de chagrin et d’effroi – le scandale de l’usage du secret.
Un secret funeste, coupable, complice, qui a entouré tant et tant de crimes commis. Les rendant plus cruels encore. Il a enchaîné la victime, permettant à l’auteur de réitérer ses actes ignominieux, ici et ailleurs, avec le même enfant ou adulte rendu vulnérable, ou – et – avec d’autres. Faut-il rappeler ce que disait dans un tout autre contexte, le père Féret, dominicain, après sa condamnation en 1954 par le Saint-Office, pour avoir été, avec trois autres théologiens, les pères Chenu, Congar et Boisselot, en faveur des prêtres ouvriers : « Le secret englobe toutes les conduites, le secret est la pierre d’angle du “système”. »