Geneviève Jurgensen nous parle de la force des témoignages des victimes d’abus sexuels ou de terrorisme. Quelle écoute avons-nous ?
C’est ce qu’on appelle classiquement un hasard du calendrier, même si en l’occurrence la formule est déplacée, désinvolte. Les récits des victimes de terrorisme et ceux des victimes de crimes sexuels commis au sein de l’Église nous parviennent en même temps, les uns par la voie des comptes rendus qu’en font les médias depuis le palais de justice où se tient le procès des attentats de Paris, les autres par celle du rapport Sauvé, rendu public il y a deux semaines et accessible à tous. Ceux qui témoignent ont pris sur eux. Ils ont hésité à le faire, évaluant à tâtons ce qui serait le plus utile, pour eux-mêmes et pour tous, sans fragiliser l’équilibre, précaire mais le meilleur possible, qui leur a permis jusque-là de continuer de vivre.