L’Église de France reconnaît sa responsabilité institutionnelle dans les violences qu’ont subies les victimes d’abus. C’est ce qu’affirment les évêques de France dans un point à mi-parcours de leur assemblée plénière à Lourdes. Ils reconnaissent aussi que cette responsabilité entraîne un devoir de justice et de réparation.
Après leur assemblée de printemps et la remise du rapport de la CIASE sur les abus dans l’Église, les évêques de France reconnaissent «la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les violences qu’ont subies tant de personnes victimes», «la dimension systémique de ces violences» et «le devoir de justice et de réparation qui ouvre la possibilité de demander pardon en vérité».
L’épiscopat précise que ces violences ont été rendues possibles par un contexte global. «Des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l’Église catholique ont permis que ces actes se perpétuent et ont empêché qu’ils soient dénoncés et sanctionnés».
«Bouleversés et accablés», les évêques comprennent et partagent «le trouble et l’inquiétude ainsi que la colère que suscite l’institution ecclésiale qui n’a pas su voir ces terribles faits ni les dénoncer et qui n’a pas prêté attention aux personnes victimes ni à leur souffrance».
Dans ce rapport de mi-parcours, l’épiscopat français tient à rendre hommage à ces victimes qui ont témoigné «des souffrances endurées et des combats qu’elles mènent sur leur chemin de vie». «Elles ont été victimes de la trahison inexcusable et intolérable d’évêques, de prêtres, de diacres, de religieux et de laïcs chargés de l’Évangile,» poursuit-il. Vis-à-vis d’elles, de la société et de Dieu, la responsabilité des évêques est engagée. «À la suite de Jésus, nous ferons tout notre possible en demandant à ceux et celles qui sont blessés : “Que veux-tu que je fasse pour toi ?“ (Mc 10, 51).»
La CEF ouvre ainsi un processus dans lequel le peuple de Dieu est appelé à participer à des changements nécessaires pour un renouveau de l’Église. Dans ce parcours, l’épiscopat remercie les membres de la CIASE pour leur travail et s’engage à travailler sur les suites à donner aux recommandations du rapport, sans s’y limiter.