« La lecture de ces témoignages est terrible, elle requiert du temps tant la première lecture est magnétisée par les faits dramatiques » écrit le rapport de la Commission Sauvé, dans son avant-propos. 216 000 mineurs ont été victimes d’agressions sexuelles ou de viols par des religieux ou des religieuses depuis 1950, selon les conclusions du CIASE. Dans ces témoignages « une vie toute entière se dit ». Ce sont des courriers, des messages reçus par mails, des poèmes parfois. « Ces textes sont émouvants, criants de vérité et d’une extrême richesse : comment la restituer sans les réduire ? » note la Commission indépendante sur les abus sexuels de l’Église.
Catégorie : Aller plus loin
Le rapport Sauvé sur la pédocriminalité au sein de l’église en France fait l’effet d’une bombe. Comment réagit-on chez les fidèles ? Est-ce le même sentiment de honte que celui exprimé par la hiérarchie Catholique ? Ambiance lors d’une célébration à Caluire, dans la métropole de Lyon.
Pour le père Frédéric de Verchère, curé des paroisses de Caluire « ce fût un choc immense ».
« Notre église doit tout mettre en œuvre pour que ces actes ignobles ne se reproduisent pas. La lumière a été faite et cette vérité est nécessaire »
C’est ainsi que commence la messe ce mercredi 6 octobre au matin. Pour le père Frédéric de Verchère, le choc est total, « en tant que prêtre, en tant que curé de paroisse je me devais d’en parler avec les fidèles, et partager mon ressenti avec eux. Et bien-sûr, je me devais d’inviter les paroissiens à continuer de prier pour les victimes. Surtout de ne pas les oublier. »
Alors que le rapport Sauvé révèle l’ampleur de la pédocriminalité au sein de l’Eglise catholique, retour sur 5 films de fiction ayant abordé cette douloureuse et difficile thématique.
On s’attendait à un choc, on nous y avait même préparés ces derniers jours et le choc est effectivement terrible, face à l’ampleur du phénomène, son caractère systémique. Un choc qui génère énormément d’émotions, qu’on soit catholique pratiquant ou pas, proche ou loin de l’Église. Ces émotions qui nous traversent ce matin ce peut être la désolation, la tristesse, le dégoût, la colère, le découragement, paradoxalement peut être aussi une certaine forme d’apaisement face à la vérité enfin révélée. L’enjeu me semble-t-il, au-delà de ces émotions, c’est comment réagir.
La théologienne protestante a été membre de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Elle partage avec « La Vie » son ressenti à l’occasion de la sortie du rapport de celle-ci, rendu public le 5 octobre 2021.
Le 5 octobre, jour de la sortie du rapport de la Ciase sur les abus dans l’Eglise, Véronique Margron et Philippe Portier proposent une première évaluation du document. La conférence est suivie d’un échange avec le public.
Difficile d’aborder le sujet des violences sexuelles en famille. Pourtant, prévenir contribue à protéger. La thérapeute Anne-Laure Buffet donne ses conseils afin d’aider les parents à verbaliser le danger.
Véronique Garnier a été agressée par un prêtre ami de sa famille alors qu’elle avait 13 ans et demi. Aujourd’hui mère de huit enfants, elle a passé toute sa vie dans l’Église en occultant cette partie de son enfance. Jusqu’au jour où elle a frappé à la porte d’un évêque pour tout lui dire : les agressions sexuelles, le traumatisme, l’amnésie, la souffrance de la révélation intérieure… et sa foi « abîmée ».
Depuis deux ans et demi, Olivier Savignac collabore avec la Ciase. La sortie du rapport est pour lui, victime d’un prêtre dans son enfance, un appel à agir pour les évêques, mais surtout pour les fidèles.
L’historien et sociologue des religions Philippe Portier a mené un travail de recherche dans les archives de l’Eglise catholique française, dans le cadre de la commission d’enquête sur les abus sexuels.