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Aller plus loin La parole aux victimes

Assemblée de la CORREF : Rencontre avec Jean Marc Sauvé et Patrick Goujon – 17 nov 21

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Abus dans l’Église : renouveler le discours sur la sexualité, un vaste chantier

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« Le rapport Sauvé ne va pas au bout de l’évaluation du phénomène »

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Aller plus loin Le changement à l’œuvre

Véronique Margron à l’assemblée générale de la CORREF : « Quand des êtres vulnérables sont maltraités, c’est Dieu qui l’est »

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Aller plus loin Le changement à l’œuvre

Abus sexuels dans l’Église : des femmes pourront se prononcer sur l’aptitude des candidats à la prêtrise

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Réforme de l’Eglise : quelques éléments de réflexion

Après les annonces de la Conférence des Évêques de France le lundi 8 novembre, certains prêtres proposent des éléments de réflexion autour des réformes.

Le père Laurent Stalla-Bourdillon, prêtre, enseignant au collège des Bernardins et directeur du Service pour les professionnels de l’information, signe une tribune sur le site de la Vie.

Extrait :

L’Église catholique de France, fragilisée par les révélations du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels (Ciase) n’échappera pas à un audit de ses modes de fonctionnement. Elle vient d’y consentir en adoptant, le 8 novembre 2021, des mesures courageuses et nécessaires au terme de l’Assemblée plénière des évêques de France réunis à Lourdes.

Ils y furent encouragés par la vaste réflexion synodale voulue par le pape François. Un chemin d’écoute et d’humilité pour se réorienter, sortir des impasses et se donner les moyens de remplir sa mission. Du recrutement de ses prêtres à leur formation, de la promotion à de hautes fonctions dans la hiérarchie ecclésiastique aux outils de contrôle, tout le système d’administration de l’Église catholique appelle un examen profond. Il en va de sa place dans un monde en pleine mutation qu’elle peine à rejoindre et à comprendre.

Le frère Paul-Adrien, dominicain et youtubeur, a sorti une vidéo à ce sujet.

« La reconnaissance par les évêques, vendredi 5 novembre, de leur responsabilité institutionnelle dans les abus sexuels commis dans l’Église a marqué une étape décisive avant l’annonce, ce lundi, des mesures par lesquelles ils entendent répondre au rapport Sauvé. »

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Aller plus loin Le changement à l’œuvre

Rapport Sauvé : donner une vraie place aux victimes dans les procédures canoniques

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« Non, ce n’est pas mal de critiquer l’Eglise quand on l’aime » : l’homélie de la messe des évêques à Lourdes

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Entretien avec Jean-Marc Sauvé – Connaître et réparer les abus sexuels dans l’Église

Remis le 5 octobre 2021, le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique (Ciase) – élaboré à partir d’enquêtes, d’auditions d’experts et surtout de victimes – fait l’inventaire des cas de violences sexuelles subies par des mineurs de la part de clercs et de religieux, survenus dans les soixante-dix dernières années. Il propose de nombreuses recommandations sur l’accueil des victimes, la reconnaissance de la responsabilité de l’Église, la réparation des dommages causés, le recrutement et la formation des prêtres, l’évolution du droit de l’Église et une meilleure gouvernance de celle-ci.

Comment la commission a-t-elle été composée ?

Jean-Marc Sauvé : J’ai été désigné le 13 novembre 2018 et la commission s’est réunie pour la première fois le 8 février 2019. Entretemps, ma première tâche a consisté à la composer, sachant que, compte tenu de mon parcours personnel, je manquais de compétences indispensables pour mener à bien cette mission, que ce soit dans le champ de la psychiatrie ou de la psychologie clinique, dans celui de l’histoire du catholicisme en France et de sa sociologie, ou encore dans celui de la protection de l’enfance. Même dans le domaine juridique, je manquais de connaissances en droit de l’enfance et en droit canonique. J’avais besoin aussi de ressources dans les domaines des politiques de santé, de l’éthique, de la théologie, sans oublier le travail social où les thèmes de la maltraitance et de la bientraitance se sont imposés au cours des dernières décennies et spécialement ces dernières années. Je voulais veiller aussi à la diversité des opinions religieuses. C’est pourquoi la commission comprend des catholiques de tous bords, des protestants, des personnes de confession ou de culture juive et musulmane, des personnes agnostiques ou athées.Il m’a donc fallu composer cette commission et le faire seul, en veillant à la confidentialité de mon travail. J’ai interrogé toutes sortes de personnes qui pouvaient me conseiller, mais je n’ai livré à quiconque le résultat de mes entretiens ou de mes examens de curriculum vitæ. Au terme, j’avais rassemblé une centaine de dossiers. J’ai rencontré une quarantaine de candidats potentiels pour, à la fin du processus, au début du mois de janvier, en retenir vingt et un. Je n’ai révélé aux membres la composition de la commission que la veille de la première rencontre. Parmi ces vingt et un membres, je n’en connaissais antérieurement que sept. Ce choix de personnes que je ne connaissais pas antérieurement est un aveu d’impuissance et une marque d’humilité : je ne pouvais prétendre mener seul à bien ma mission et je devais m’entourer des meilleurs experts.

Corriger, équilibrer, orienter : une vision équilibrée de la régulation économique; colloque en hommage à Mme Hagelsteen; Autorité de la concurrence/Conseil d’État; lieu : ENA; Jean-Marc Sauvé. Photo de JB Eyguesier / Conseil d’Etat/Dircom
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« Pourquoi je reste dans l’Église »

Les pères Patrick Goujon et Jean-Luc Souveton ont tous deux été agressés par des prêtres dans leur jeunesse. Ils sont pourtant devenus prêtres eux-mêmes et restent attachés à l’Église. Qu’espèrent-ils aujourd’hui de l’assemblée des évêques de France qui se tient à Lourdes ?

Père Patrick Goujon, jésuite
Père Jean-Luc Souveton, prêtre du diocèse de Saint-Étienne 

Vous avez été victimes de prêtres pédocriminels dans l’enfance ou l’adolescence. Et pourtant, vous êtes vous-mêmes devenus prêtres. N’avez-vous jamais pensé à quitter l’Église ?

Père Patrick Goujon : J’ai eu une amnésie traumatique pendant quarante ans. Quand le souvenir de mes agressions est revenu, j’ai revisité les raisons pour lesquelles je suis prêtre. Mais la question ne s’est pas posée de « rester dans l’Église » à ce moment-là. En revanche, à l’adolescence, je me l’étais posée car j’étais déjà très mal à l’aise avec le rapport au pouvoir dans l’Église. J’en avais alors découvert une autre vision en lisant les textes de Vatican II. Elle correspondait à la réalité ordinaire de ce que je vivais à Verdun (Meuse) dans la vie paroissiale et diocésaine au milieu des années 1980. La suite a été plus compliquée pour moi en raison du durcissement de l’Église. Je me souviens du discours de Jean-Paul II sur la morale sexuelle à Strasbourg en 1988, des applaudissements alors que la plupart des jeunes présents vivaient le contraire. Choqué, je me suis dit : « Tout le monde joue et la vérité n’est nulle part. » Aujourd’hui, ce rapport faussé à la vérité dans l’Église éclate. Cela ne me donne pas envie de la quitter, mais de réformer notre rapport à la vérité.